Diagnostic

Témoignages de patients

 

Charlotte, diagnostiquée en 2013

LE DIAGNOSTIC DE CHARLOTTE

On a découvert mon cancer le 1er avril 2013. Ça faisait deux ans que j’avais mal au ventre. Ça a d’abord commencé par le bas ventre. J’ai ensuite eu des douleurs qui ont migré vers tout l’intestin. Pendant deux ans, un gynécologue et un gastroentérologue m’ont suivie. Ils me prescrivaient différents antalgiques et me disaient que j’avais mal au ventre parce que j’étais une jeune femme angoissée. Mes maux de ventre se sont accentués de plus en plus jusqu’à quatre mois avant la découverte de mon cancer. J’avais visiblement beaucoup d’ascite dans le ventre, et le cancer, qu’on ne m’avait pas encore diagnostiqué, commençait vraiment à être très invasif.

Le 1er avril 2013, j’ai fait une occlusion intestinale et je suis allée aux urgences. C’est en m’opérant que le médecin a découvert que j’avais un cancer à un stade avancé, avec des nodules un peu partout dans le péritoine (des projections jusqu’à la rate). On ne connaissait ni le grade ni le stade à ce moment-là. J’attendais les résultats des prélèvements…

15 jours plus tard, le verdict est tombé : j’avais un cancer stade 3C de bas grade.

J’ai été transférée dans un nouvel hôpital à Pompidou à Paris, où un chirurgien gynécologue m'a prise en charge. Je n’avais pas compris que c’était d’origine gynécologique. C’est à ce moment-là que l’on m’a dit que les ovaires étaient à l’origine.

« On m'a dit que j'avais mal au ventre parce que j'étais une jeune femme angoissée»

Isabelle, diagnostiquée en 2012

LE DIAGNOSTIC D'ISABELLE

J’ai tout d’abord commencé par avoir des maux de ventre et, comme ce n’est pas mon habitude, je me suis posée quelques questions. Ensuite mon ventre s’est mis à gonfler, pendant deux ou trois jours. J’ai appelé mon médecin qui m’a dit d’aller voir mon gynécologue. Il m’a prise très rapidement et m’a fait passer une échographie. On s’est alors aperçu que j’avais des kystes aux ovaires… Comme ils étaient relativement gros, il m’a fait faire une prise de sang.

Trois jours plus tard, j’étais à l’hôpital pour une intervention chirurgicale. D’après les observations et les résultats de la prise de sang, ils ont tout de suite pensé que c’était cancéreux… Mais c’est bien au réveil de l’opération, que le médecin m’a dit que c’était vraiment plus grave que prévu et qu’il fallait faire une chimiothérapie.

L’annonce du cancer s’est donc faite à l’hôpital. C’était pour moi une surprise complète. J’y allais à la base pour une opération de kystes aux ovaires, pas parce que j’avais un cancer…

« L'annonce du cancer s'est donc faite à l'hôpital. C'était pour moi une surprise complète »


Natacha, diagnostiquée en 2012

LE DIAGNOSTIC DE NATACHA

Un jour, je suis allée en consultation oncogénétique. Il était judicieux que je me fasse surveiller des suites du cancer de l’ovaire de ma maman. J’avais le choix de le faire ou pas car on a beaucoup de cas de cancer dans la famille. J’ai donc décidé de passer à l’action.

En plus de cela, j’avais des douleurs depuis plusieurs mois, mon gynécologue et moi-même ne trouvions rien. J’ai donc fait des examens complémentaires et un beau jour, je suis revenue en urgence chez mon gynécologue, il s’est avéré que j’avais deux kystes sur les ovaires. On a fait des prélèvements et un mois plus tard, après l’annonce des résultats, c’était bien un cancer de l’ovaire.

Pour moi je n’avais pas de cancer. Nous entendons mais nous avons tendance à occulter tout de suite.

J’ai donc choisi d’aller à l’hôpital de Nancy. J’ai pris le premier chirurgien de disponible. Vingt jours après, on m’a opéré. Le chirurgien m’a tout enlevé. Avec la péridurale, je n’avais plus de douleurs, j’étais tellement soulagée. Je suis restée 15 jours à l’hôpital. Au bout d’une semaine, je me maquillais, je me parfumais ! Je suis rentrée ensuite à la maison et je suis partie en vacances. Quand je suis rentrée début septembre, c’est à l’hôpital de Nancy que ma prise en charge s’est poursuivie.

«J'avais des douleurs depuis
plusieurs mois, mon gynécologue et moi-même ne trouvions rien.
J'ai donc fait des examens
complémentaires. »


Clémence, fille de patiente, diagnostiquée en 2012

SA REACTION AU DIAGNOSTIC DE SA MAMAN

Pendant 2 mois, elle avait des douleurs dans le bas du ventre. Elle n’avalait plus rien, elle a d’ailleurs perdu 10 kg en 1 mois. Elle a donc été voir son médecin et c’est à ce moment-là que la sentence est tombée.

Le cancer est héréditaire dans notre famille. Comme il y avait plusieurs cas de cancer dans notre famille, j’ai également décidé de faire un test. Je suis également porteuse de la mutation génétique que porte maman. Quand je l’ai appris, je m’en doutais, je le sentais. Ça a été un petit choc mais en même temps, c’est une chance de le savoir.

«Comme il y avait plusieurs cas de cancer dans notre famille, j'ai également décidé de faire un test. »


Laura, diagnostiquée en 2016

LE DIAGNOSTIC DE LAURA

J’ai commencé par ressentir des douleurs très fortes au niveau du ventre. Si fortes que lorsque je passais un ralentisseur en voiture, j’étais pliée en deux ! Mon médecin traitant a d’abord cru que c’était des constipations, du stress ou de la fatigue. Au bout du troisième rendez-vous, il a fini par me prescrire un scanner. On y a décelé du liquide donc le radiologue m’a directement envoyée aux urgences gynécologiques. J’y suis restée pendant deux semaines, durant lesquelles ils m’ont cherché toutes sortes de maladies car ils ne savaient pas ce que cela pouvait être. Après plusieurs échographies, ils ont fini par voir un kyste puis une tumeur. Là ils ont décidé de faire une coelioscopie, en entrant une caméra dans le ventre et ont découvert plusieurs « bouts » de cancer disséminés. J’ai alors été envoyée directement au centre de cancérologie où j’ai fini par avoir le diagnostic. Je ne m’y attendais franchement pas, j’avais 27 ans donc forcément c’était un peu un choc. Je ressortais d’une histoire de cancer avec mon père qui s’était très mal finie en 2015. Tout de suite j’ai dit au médecin « c’est pas grave, je vais me battre je vais y arriver. C’était sûr, il n’y avait pas d’autre solution en fait : ma famille ils ne peuvent pas supporter encore une mauvaise nouvelle !

Pendant l’attente, je ne me suis jamais dit que cela pouvait être un cancer parce qu’on n’en parle pas du cancer chez les jeunes. Et c’est un vrai problème…

«Mon médecin traitant à d'abord cru que c'était des constipations, du stress ou de la fatigue. Au bout du troisième rendez-vous, il a fini par me prescrire un scanner.»


Audrey, diagnostiquée en 2017

LE DIAGNOSTIC DE AUDREY

Quand ma maman a su qu’elle était porteuse de la mutation du gène BRCA, je ne me suis pas posé 36 000 questions. J’avais déjà pris la décision de faire moi-même ce test pour voir si moi aussi j’étais porteuse de cette mutation. Le fait d’être porteur de cette mutation multiplie les risques de développer un cancer des seins et/ou des ovaires.

J’avais progressé dans ma tête en me disant que si je faisais ce test, ce n’était pas pour en rester à une imagerie par an pour voir si oui ou non je développais quelque chose. A la date d’aujourd’hui, en Octobre 2018, les médecins n’ont qu’un seul choix à nous proposer, soit une imagerie chaque année comme surveillance, ou alors une ablation des seins et des ovaires. C’est un choix qui est personnel. Moi effectivement j'ai fait le choix d’aller jusqu’au bout des choses, pour éviter au maximum de développer un jour l’un des deux cancers, voire les deux. Peut-être que je fais ce choix-là et malheureusement je développerai quand même un des deux cancer. Néanmoins, mon but est de diminuer le risque au maximum

Au début quand j’ai appris que c’était un cancer génétique, je n’ai pas trop réagi parce qu’en fait je ne comprenais pas réellement ce que c’était. Surtout que les oncologues étaient plutôt optimistes de se dire « si c’est un cancer génétique, on aura peut-être plus de moyens de savoir comment le contrer puisqu’on connaissait l’origine de ce cancer-là ».

«Au début (...) je n'ai pas trop réagi parce qu'en fait je ne comprenais pas réellement ce que c'était. »


Elisabeth, diagnostiquée en 2016

LE DIAGNOSTIC DE ELISABETH

Lors d’une visite chez le médecin où j’accompagnais mon fils, j’en ai profité pour parler d’une douleur pulmonaire. Il m’a fait passer une radiographie des poumons ainsi qu’une échographie abdomino-pelvienne pour voir ce qu’il en était. Suite aux différents examens, il s’est avéré que c’était un cancer de l’ovaire. Tout s’est ensuite rapidement mis en place et j’ai commencé la chimiothérapie peu de temps après.

Au moment de l’annonce, personnellement, ça a été une panique totale. Tout s’écroule, on ne voit pas plus loin que le jour qui vient. Il faut aller très vite et le but c’est d’aller plus vite que la maladie.

«Au moment de l'annonce, personnellement, ça a été une panique totale. Tout s'écroule... »


Sabine, diagnostiquée en 2015

LE DIAGNOSTIC DE SABINE

J’ai appris le diagnostic en 2015, vers le 14 juillet. A partir de là, je suis restée enfermée chez moi pendant trois jours… Je l’ai encaissé mais le plus dur, c’était de l’annoncer à mes proches.

Je me souviens très bien de l’impression que j’ai eue à mon premier scanner, j’étais dans cette salle d’hôpital, branchée sur le produit qu’on vous injecte, et je me suis dit que c’était un parcours qui commence et ce n’est que le début. Et vu que je suis kiné, en fin de compte je passais de l’autre côté et, ça, ce n’était pas simple non plus.

«... le plus dur, c'était de l'annoncer à mes proches »