Le Cancer de l'ovaire : diagnostic, causes, risques & recherche de mutations

On estime à environ 5 190 le nombre de nouveaux cas de cancers de l’ovaire en 2018 en France. Il s’agit du 8e cancer le plus fréquent chez les femmes. Il apparaît le plus souvent après la ménopause. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 65 ans. Dans environ 10 % des cas, le cancer de l’ovaire a une cause génétique. (source : Site e-cancer.fr de l'INCa (www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-de-l-ovaire/Les-points-cles) consulté le 27 avril 2018)

CAUSES ET FACTEURS DE RISQUE

L’âge

L’âge est le principal facteur de risque. Le risque de développer un cancer de l’ovaire augmente régulièrement avec l’âge. C’est autour de 60 ans que le risque est le plus élevé.

Les facteurs familiaux

Il existe des formes familiales de cancer de l’ovaire. Les femmes présentant une histoire familiale de cancer de l’ovaire au premier degré (sœur-mère) ont un risque augmenté. Seulement 10 % des cancers de l’ovaire sont héréditaires (due à une mutation génétique héritée d’un de ses parents). En cas d’histoire familiale de cancer de l’ovaire et/ou du sein, un test sanguin permet de rechercher la mutation génétique responsable et de déterminer s’il existe un haut risque de cancer. Ces formes familiales se caractérisent par des tumeurs de l’ovaire précoces (avant 50 ans).

Les facteurs de risque hormonaux

Des études scientifiques montrent que les risques de développer un cancer de l’ovaire sont plus élevés chez les femmes :

- qui n’ont jamais eu d’enfant,
- qui ont eu des règles précoces, ou qui ont connu une ménopause tardive.

SYMPTÔMES

Le cancer de l’ovaire provoque peu de symptômes à un stade débutant. De ce fait, il est souvent diagnostiqué tardivement lorsque des cellules cancéreuses ont atteint d’autres organes du bassin ou de l’abdomen.

Les symptômes révélateurs sont le plus souvent digestifs (ballonnements, indigestion, constipation, douleur où que ce soit dans le ventre) ou urinaires (envie fréquente d’uriner, difficulté à se retenir) d’apparition ou de modification récente et persistant depuis plus d’un mois.

Consultez votre médecin si vous êtes inquiète. Il saura vous guider au cours des prochaines étapes.

DÉPISTAGE DU CANCER DE L’OVAIRE

Un dépistage consisterait à rechercher systématiquement chez toutes les femmes en bonne santé apparente les signes ou les symptômes qui pourraient révéler un cancer de l’ovaire.

Dans la population générale

Le dépistage des cancers de l’ovaire a fait l’objet de nombreuses études ces dernières années. Du fait du manque de précision des examens actuels, les conclusions de ces études à l’heure actuelle sont de ne pas proposer de dépistage systématique d’un cancer de l’ovaire, que les femmes soient ménopausées ou non.

Chez les femmes à haut risque

Ce sont des patientes qui sont porteuses d'une mutation génétique. Il s’agit essentiellement des femmes ayant :

- des cas familiaux de cancers de l’ovaire
- une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2
- un cancer colorectal héréditaire non polyposique ou syndrome de Lynch II.

Ces patientes peuvent bénéficier, à partir de 35 ans, d’examens de dépistage annuels comportant une échographie pelvienne et un dosage sanguin du CA-125. Le CA-125 est une substance sécrétée par l’organisme dont la présence peut donner des indications sur l’existence ou l’évolution d’un cancer. On parle également de marqueur tumoral.

Pourquoi faut-il rechercher une mutation des gènes BRCA1/2 ?

5 à 10 % des cancers de l’ovaire surviennent dans un contexte de prédisposition génétique souvent lié à une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2.

L’identification d’une mutation de ces gènes permet d’adapter la prise en charge de la patiente et de sa famille.

Comment s’effectue la recherche d’une mutation des gènes BRCA1/2 ?

La recherche d’une mutation des gènes BRCA1/2 est réalisée dans le cadre d’une consultation spécialisée, appelée consultation d’oncogénétique avec un médecin spécialisé en génétique, appelé oncogénéticien.

DIAGNOSTIC

Un cancer de l’ovaire est souvent découvert par un gynécologue ou un gastro-entérologue du fait de la fréquence des symptômes digestifs (le cancer est alors à un stade avancé). Un cancer de l’ovaire peut également être découvert fortuitement lors d’une échographie pelvienne ou d’une intervention chirurgicale.

Si le médecin note une anomalie ou une augmentation du volume des ovaires, il va réaliser différents examens afin de déterminer s’il s’agit ou non d’un cancer de l’ovaire. C’est ce qu’on appelle un bilan diagnostique.

S’il s’agit d’un cancer de l’ovaire, le bilan a également pour but de préciser son extension.

Le bilan diagnostique repose sur une consultation médicale, des examens et une intervention chirurgicale.

La consultation médicale

Lors de la consultation médicale, le médecin commence par interroger la patiente sur ses antécédents médicaux, chirurgicaux, gynécologiques personnels ainsi que sur ses antécédents familiaux. Il lui pose des questions sur ses symptômes actuels qui peuvent l’orienter dans le bilan diagnostique.

Après cet interrogatoire, le médecin réalise un examen clinique. L’examen clinique aide le médecin à orienter son diagnostic. L’examen clinique comprend quatre éléments :

  • - un examen gynécologique,

  • - une palpation de l’abdomen,

  • - une palpation des ganglions,

  • - un examen général qui comprend un examen des seins.

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D’autres examens complémentaires peuvent être ensuite nécessaires. Ils permettront de :

  • - Rechercher une tumeur pour orienter le diagnostic,

  • - Mieux caractériser la nature d’une tumeur ovarienne : bénigne ou maligne,

  • - Réaliser un bilan d’extension en cas de diagnostic de cancer de l’ovaire pour déterminer le stade de la maladie.

Les examens radiologiques

Les examens radiologiques sont des examens qui permettent d’obtenir des images de l’intérieur du corps ou des organes à l’aide de différents appareils.

Si le médecin a suspecté une tumeur de l’ovaire lors de l’examen clinique, il demande qu’une échographie abdomino-pelvienne soit faite afin de vérifier son diagnostic.

Comme le diagnostic est difficile à faire, le médecin peut demander d’autres examens tel qu’une imagerie par résonance magnétique (IRM) pelvienne.

Lorsqu’il existe une forte suspicion de cancer de l’ovaire, il faut réaliser un bilan d’extension (scanner thoraco-abdomino-pelvien) pour évaluer la propagation du cancer.

Les prélèvements chirurgicaux

Quand le médecin suspecte un cancer de l’ovaire et en présence d’une anomalie décelée lors de l’examen clinique et sur les images des examens radiologiques, un prélèvement chirurgical (ou biopsie) est en général nécessaire pour confirmer le diagnostic de cancer de l’ovaire.

À la suite de l’opération, les prélèvements sont examinés au microscope lors d’un examen anatomopathologique. C’est un examen qui consiste à étudier au microscope des cellules et des tissus prélevés au niveau de l’ovaire et dans d’autres parties de l’abdomen. Il donne des informations précises concernant le type de cancer de l’ovaire et ses caractéristiques.

Seul cet examen permet d’éliminer ou d’affirmer de façon définitive le diagnostic de cancer.

Le dosage des marqueurs tumoraux

Il existe différents types de marqueurs tumoraux. Ils dépendent de la tumeur. Le principal marqueur tumoral du cancer de l’ovaire porte le nom de CA-125.

Le dosage des marqueurs tumoraux est réalisé grâce à une prise de sang.