Famille & Amis

Témoignages de patients

 

Charlotte, diagnostiquée en 2013

FAMILLE & AMIS DE CHARLOTTE

Mes proches au départ ont eu beaucoup de mal à accepter l'inacceptable, ils me disaient « Ça NE peut pas être ça, tu es trop jeune », jusqu’à ce qu’on ait les résultats de l'analyse anatomo-pathologique. Quand je suis arrivée dans le service de gynéco, ça a été très très difficile parce que je ne savais pas que l’origine était ovarienne et que cela impliquait d’autres problématiques dont l’infertilité.

Ça a vraiment été le choc pour moi. J’avais accepté l’idée d’avoir un cancer, en revanche qu’il soit d’origine gynécologique, c’était très dur. J’ai dû faire face à l’infertilité à 27 ans. Mon mec a très bien réagi, il était génial car il a été mon pilier pendant tout mon combat. Il m’a dit « C’est la merde, on va composer avec tout ce qui se passe et on va faire confiance aux médecins ». Et d’ailleurs, mon médecin à Pompidou était très bien, on avait toute confiance en lui. Pour mes parents, ça a été beaucoup plus dur, car au même moment, ma mère se battait contre un cancer du sein. Ça faisait beaucoup dans notre famille… Néanmoins, ils ont été très présents. Ma mère avait hâte que son traitement se termine pour s’occuper de moi. En fait, elle a un peu nié son propre traitement car elle voyait ce qu’il se passait autour d’elle et voulait s’occuper de moi. Ça lui a permis de mieux traverser l’après-cancer, car elle était dans le combat à mes côtés. Pour un parent, voir son enfant malade c’est inimaginable.

Mes potes ont été top car j’étais d’humeur très positive, j’essayais d’avoir une vie normale. Je parlais très naturellement du cancer avec mes amis, et comme ils ont le même âge que moi, on parlait très naturellement de tout ça.

«J'ai dû faire face à l'infertilité à 27 ans. »

Isabelle, diagnostiquée en 2012

FAMILLE & AMIS D'ISABELLE

Chez moi, on est une famille qui se soutient beaucoup. En revanche, on se parle peu… Donc je ne sais pas exactement comment ils ont réagi. Quand je les appelle, ils sont là. Ma belle-sœur et mon frère par exemples ont toujours été réactifs en cas de besoin. Mais on ne s’épanche pas trop là-dessus. Le plus dur après l’avoir appris, c’est en fait de l’annoncer… On ne sait pas comment ils vont réagir. Moi j’ai la chance d’avoir une famille qui ne montre pas trop ses émotions. Je crois en effet que ce qui est bien, c’est d’être là, de soutenir la personne malade, mais de ne pas montrer ses émotions. Je n’aime pas forcément demander de l’aide.

C’est également très dur pour ses propres enfants, surtout quand ils sont en bas âge et pas en mesure de tout comprendre. L’annoncer à mon fils a été une épreuve… C’est un garçon et il garde ses émotions mais c’était compliqué car il n’avait pas encore 11 ans donc tout petit à mes yeux. Pour lui c’était un choc… A cet âge-là, on comprend que c’est une maladie grave. Encore à notre époque, le cancer est associé à la mort. C’est un enfant qui est assez fort, il a bien pris sur lui, il a bien compris la chose et il me soutient bien.

Ma force c’est vraiment mon fils, c’est le seul que j’ai et c’est la seule personne qui me donne envie de me battre et de vivre. Il faut que je le vois grandir, se marier, avoir des enfants… Je vais le voir le soir avant d’aller me coucher parce que je me dis que si le lendemain je ne peux pas me réveiller, je l’aurais au moins vu avant d’aller dormir.

«Ma force c'est vraiment mon fils, c'est le seul que j'ai et c'est la seule personne qui me donne envie de me battre et de vivre »


Natacha, diagnostiquée en 2012

FAMILLE & AMIS DE NATACHA

Ma maman et ma tante ont également eu un cancer des ovaires. Quand j’ai appris la nouvelle, je l’ai annoncé le jour même à mon fils. Je lui ai expliqué mon parcours et il fallait que je lui dise que j’avais la même maladie que sa grand-mère. Il a été fort ! Je lui ai aussi dit ce que j’attendais de lui, notamment de« croquer la vie à pleines dents. »

«Quand j'ai appris la nouvelle, je l'ai annoncé le jour même à mon fils»


Clémence, fille de patiente, diagnostiquée en 2012

FAMILLE & AMIS DE LA MAMAN DE CLEMENCE

Ce que je fais pour l’aider, enfin, ce que je souhaite faire, c’est l’aider physiquement et psychologiquement. Donc physiquement, j’aime bien aller me promener avec elle, l’accompagner dans des activités, tout faire pour qu’elle pense à autre chose.

Psychologiquement, j’essaie de l’écouter quand elle a envie de parler. J’essaie de parler d’autres choses quand elle ne veut pas parler du cancer. Bref, je suis là quand elle a besoin de moi.

Je ne sais pas si je suis la personne qui l’aide le plus. Mon père est avec elle au quotidien et l’aide beaucoup aussi. Mais oui, je pense que je l’accompagne et que je suis là pour elle.

«Psychologiquement, j'essaie de l'écouter quand elle a envie de parler. J'essaie de parler d'autres choses quand elle ne veut pas parler du cancer. Bref, je suis là quand elle a besoin de moi »


Laura, diagnostiquée en 2016

FAMILLE & AMIS DE LAURA

Ma meilleure amie a été d’un soutien infaillible. Dès que j’ai eu le diagnostic, elle est venue avec moi m’acheter une perruque, elle s’est mise à coudre pour faire des turbans. Elle s’est vraiment investie comme elle pouvait parce que c’était sa manière à elle de montrer son soutien. Après, il y a certains amis qui passent sous silence radio littéralement… Mais sur internet, j’ai rencontré une communauté formidable de jeunes atteints du cancer et je me suis fait vraiment des amis. C’est une écoute qui est inégalable parce qu’on se comprend à 100% et c’est quelque chose que je ne retrouve qu’avec eux. Pour la famille proche j’ai eu un soutien incroyable avec surtout ma mère et mon frère. D’autres ont été moins présents. Quelque part, j’ai pu voir sur qui je pouvais compter.

«Ma meilleure amie a été d'un soutien infaillible. Dès que j'ai eu le diagnostic, elle est venue avec moi m'acheter une perruque, elle s'est mise à coudre pour faire des turbans. »


Audrey, diagnostiquée en 2017

FAMILLE & AMIS D'AUDREY

Je n’ai pas forcément été surprise que ma mère soit porteuse du gène. Bizarrement j’arrive un peu à sentir les choses en amont, surtout les mauvaises choses. Il y a 9 ans, j’ai traversé une maladie qui est un lymphome hodgkinien et avant qu’on me le diagnostique, je savais que j’avais quelque chose qui n’était pas normal à ce moment-là. Donc le fait qu’elle soit porteuse de cette mutation, ça ne m’a pas surprise. Et le fait que je sois moi aussi porteuse du gène, ça ne m’a pas surprise. Je savais au fond de moi qu’elle m’avait transmis ça. Le fait qu’on soit très fusionnel fait aussi que je ressens beaucoup de choses par rapport à ce qu’elle peut ressentir ou me transmettre. En tout cas c’est comme ça, je ne l’explique pas.

«Le fait qu'on soit très fusionnelle fait aussi que je ressens beaucoup de choses par rapport à ce qu'elle peut ressentir ou me transmettre. »


Elisabeth, diagnostiquée en 2016

FAMILLE & AMIS D'ELISABETH

Tout s’est mis en place de manière très facile, très logique, tout le monde autour de moi savait ce qu’il y avait à faire. Je n’ai voulu épargner personne, c’est-à-dire que je me plaçais au centre : « voilà j’ai un cancer, peu importe ce qui se passe autour ». La terre s’est écroulée sous mes pieds, donc j’ai été très égoïste à ce moment-là. Et je pense que les dommages collatéraux ont été réels. Mes enfants, je ne sais pas s’ils en ont souffert car on n’en a jamais discuté en fait… Mes deux garçons ont tous les deux géré la maladie à leur façon. Le plus petit ne comprenait pas pourquoi je ne faisais que pleurer. Le plus grand s’est un peu réfugié dans un monde à lui et on n’en a pas trop discuté.

Avec ma mère, c’était assez particulier car elle est déjà passée par un cancer du sein donc on s’est beaucoup rapprochées. Elle était la seule à comprendre ce que je traversais… et je ne l’ai pas épargnée. Elle souffrait en même temps que moi. C’est fou quand même les relations mère-fille, à quel point ça peut être fort.

Mon mari quant à lui, savait ce qu’il avait à faire, il a tout pris en charge. Il a pris en charge mes enfants, j’en avais suffisamment à gérer. Et tout le reste, c’était à lui de le faire. Il s’est occupé de tous les aspects administratifs, médicaux et de tout ce qu’il y avait autour de la maladie. C’était un vrai combattant, il faisait d’ailleurs souvent le Haka, comme les joueurs de rugby néo-zélandais !

«Elle souffrait en même temps que moi. C'est fou quand même les relations mère-fille à quel point ça peut être fort. »


Laurence, diagnostiquée en 2012

FAMILLE & AMIS DE LAURENCE

Avec mon mari nous avons deux enfants, j'ai décidé de me battre pour ne pas les abandonner. Nous sommes très entourés et c'est 50% du chemin vers la guérison. Ma famille et mes proches me soutiennent beaucoup. Pendant la convalescence, tous les jours quelqu'un venait me voir et avec mes amis je me suis lancée dans la création d'objets décoratifs et de bijoux.

«J'ai décidé de me battre pour ne pas les abandonner.»


Diagnostiquée en 2017

FAMILLE & AMIS

Je suis issue d'une grande famille d'origine kurde. Mes soeurs, mes oncles et mes tantes sont très présents. Mon compagnon est un soutien fort. Être entourée dans ces moments terribles, c'est la clef pour garder le moral.

«Etre entourée dans ces moments terribles, c'est la clef »


Sabine, diagnostiquée en 2015

FAMILLE & AMIS DE SABINE

Au niveau de mes proches, ils ont vraiment été là. Que ce soit mes soeurs, mes beaux-frères, mes neveux et nièces. C’était quelque chose d’extraordinaire, leur présence. J’ai une amie en particulier, Valérie, qui a été là, qui est toujours là. Et je sais, après coup, que pour eux ça n’a pas été simple. On parle toujours des malades mais maintenant j’ai bien conscience que le parcours des accompagnants n’est pas simple. Après la maladie, les relations sont beaucoup plus naturelles, évidentes.

« C'était quelque chose
d'extraordinaire, leur présence. »