Tout s’est mis en place de manière très facile, très logique, tout le monde autour de moi savait ce qu’il y avait à faire. Je n’ai voulu épargner personne, c’est-à-dire que je me plaçais au centre : « voilà j’ai un cancer, peu importe ce qui se passe autour ». La terre s’est écroulée sous mes pieds, donc j’ai été très égoïste à ce moment-là. Et je pense que les dommages collatéraux ont été réels. Mes enfants, je ne sais pas s’ils en ont souffert car on n’en a jamais discuté en fait… Mes deux garçons ont tous les deux géré la maladie à leur façon. Le plus petit ne comprenait pas pourquoi je ne faisais que pleurer. Le plus grand s’est un peu réfugié dans un monde à lui et on n’en a pas trop discuté.
Avec ma mère, c’était assez particulier car elle est déjà passée par un cancer du sein donc on s’est beaucoup rapprochées. Elle était la seule à comprendre ce que je traversais… et je ne l’ai pas épargnée. Elle souffrait en même temps que moi. C’est fou quand même les relations mère-fille, à quel point ça peut être fort.
Mon mari quant à lui, savait ce qu’il avait à faire, il a tout pris en charge. Il a pris en charge mes enfants, j’en avais suffisamment à gérer. Et tout le reste, c’était à lui de le faire. Il s’est occupé de tous les aspects administratifs, médicaux et de tout ce qu’il y avait autour de la maladie. C’était un vrai combattant, il faisait d’ailleurs souvent le Haka, comme les joueurs de rugby néo-zélandais !